Le cru 1986 aura été une bonne année pour l'Union des philatélistes des PTT qui a tenu les 3 et 4 avril dernier sa 35e assemblée générale à Fréjus (Var). Mais la première société philatélique de France entend également préparer l'avenir en cherchant de nouveaux membres notamment parmi les jeunes.
L'UNION des philatélistes des PTT est en bonne santé : c'est la conclusion de la 35e assemblée générale qui s'est tenue les 3 et 4 avril dernier au village de vacances des PTT de Fréjus (Var) et a réuni les 142 délégués des 22 délégations régionales.
Côté financier, les chiffres sont éloquents. « Nous n'avons jamais été aussi à l'aise », a déclaré Yves Prat, le Trésorier général, lors de la présentation de son rapport annuel. De fait, le compte d'exploitation 86 accuse un solde créditeur très confortable. Mais cette situation ne doit pas faire illusion et, pour la préserver, le trésorier a plaidé pour une augmentation de la cotisation étalée sur deux ans : la première augmentation depuis 85. Actuellement fixée à 44 F, la cotisation passera d'abord à 55 F le ter octobre 87, puis à 66 F en 88 (c'est à dire 25 fois la taxe du timbre le 1.10.87 et 30 fois le 1.10.88). Une cotisation qui reste modique comparée aux. 90 F ou 120 F réclamés par les grandes sociétés. La mesure a été adoptée par 89 voix pour, 14 contre et 32 abstentions. Mais c'est à l'unanimité qu'a été voté le don de 4 000 F (contre 1 000 F l'an dernier) au Foyer des orphelins des PTT, à Cachan.
Côté audience de l'Union des philatélistes des PTT, les chiffres parlent également. Tandis que les effectifs de la Fédération française régressent et que les cheminots philatélistes stagnent, l'UPPTT, elle, en gagne. Fin 86, elle comptait 2 789 membres, contre 2 553 en 85 : + 9 % en deux ans. Et l'élan ne faiblit pas : au cours du premier trimestre 87, une centaine de nouveaux philatélistes a rejoint l'UPPTT, qui confirme son rang de première société philatélique française.
Un succès qui récompense les efforts de l'UPPTT pour donner une image moderne de la philatélie. « Elle entend éliminer tous les aspects archaïques du visage traditionnel de la philatélie, a déclaré Jean-François Logette, réélu Président général. La philatélie doit être plus pédagogique, plus communicative, moins abstraite et accessible à tous. C'est pour toutes ces raisons que nous sommes prêts à apporter notre soutien à la Direction générale de la Poste pour toutes les actions qu'elle développe en faveur de cette philatélie de marketing qui séduira davantage les jeunes et les générations intermédiaires ». La création, fin 87 d'un clip vidéo spécial UPPTT de cinq minutes devrait aider à dépoussiérer l'image de la philatélie.
Le « concours jeunes » est un exemple de promotion de la philatélie. Décidé lors de l'assemblée générale de 86, au Cap d'Agde, il s'est déroulé en juillet et août 86 et consistait à identifier les douze timbres qui constituaient un puzzle. Patrick Dieuze, responsable du secteur « jeunes », a présenté les résultats du concours. Le jury a reçu 3 690 réponses. Toutes -ou presque- étaient justes. La question subsidiaire - Combien de bulletins de participation recevrons-nous - a permis de sélectionner 50 gagnants. Chaque participant recevra un encart philatélique de luxe de quatre pages, ainsi qu'un abonnement à la « Gazette Philatélique » et un bulletin d'adhésion à l'UPPTT pour un an gratuit. Le 22 avril, à la Maison de la Poste et de la philatélie, a eu lieu la remise des prix aux dix premiers : une planche à voile pour le vainqueur, des bi cross aux quatre suivants et des montres à quartz aux autres. L'après-midi, ce fut une promenade sur les bateaux-mouches et, le lendemain, la visite de l'Imprimerie des timbres-poste à Périgueux. « Si nous réussissons à garder chez nous un participant sur dix, nous aurons gagné notre pari et apporté du sang neuf à l'Union », a souligné Jean-François Logette. « A condition qu'une telle action ne soit pas isolée, mais s'intègre dans une politique d'encadrement et de formation des jeunes ».
« L'opération minitel » est l'autre nouveauté de la 35e assemblée générale. Jean-François Thivet, vice-président, a présenté l'application télématique, réalisée avec la collaboration gratuite du Service de l'information et de la communication. L'application se décompose en deux parties. La première partie, mise à jour régulièrement, présente l'actualité de la philatélie (99 pages), ainsi que des petites annonces et la liste des émissions philatéliques françaises. L'autre partie précise les coordonnées des principaux responsables de l'UPPTT, à raison d'une page par région.
Au cours de cette 35e assemblée générale, le bilan des activités traditionnelles de l'UPPTT a également été soumis au vote. Le Secrétaire général, Claude Lhote, a dressé le bilan de l'année écoulée et le responsable de chaque secteur a détaillé les actions menées : Christiane Laurent, la marcophilie; Bernard Mathion, les nouveautés; Pierre Jamot, les échanges; Michel Bablot, la cartophilie; Simonne Vergaud, le foyer de Cachan et Christian Bordet, la « Gazette philatélique ». Les délégués leur ont donné quitus. Et le Président général de conclure : « 86 a été la meilleure des trois premières années de mon mandat ».
86 est mort, vive 87 ! L'assemblée générale a voté le renouvellement du tiers du conseil d'administration et celui-ci a désigné son bureau, qui, dans l'ensemble, a été reconduit. Les grandes lignes d'action ont été tracées : L'UPPTT doit davantage participer à la vie de la Fédération pour y peser de tout son poids. « Il faut dès maintenant déposer des candidatures en nombre à chaque élection des groupements philatéliques régionaux, a affirmé Jean-François Logette. « Même s'il n'y a pas d'élu, il faut susciter le débat et le scrutin, développer la crainte de notre club. C'est le meilleur moyen de changer l'esprit de la philatélie ». Les grands rendez- vous ont été arrêtés :
Et, pour que l'UPPTT reste la première société philatélique française, les effectifs doivent maintenir leur progression de 4,5 % l'an jusqu'à la prochaine assemblée générale du printemps 87, à Hendaye. Or, il reste encore de grands secteurs ou prospecter de nouveaux adhérents, notamment en région parisienne où est établi le quart des agents de l'administration. Aussi, dans le but de mieux coordonner l'action de l'Union, une réforme statutaire a été discutée, puis votée. Elle vise à aligner les structures parisiennes de l'UPPTT sur les structures administratives.
Jean-Pierre Bodet, récemment nommé conseiller technique de Gérard Longuet, ministre des P et T, a clôturé la 35e assemblée générale et fixé à l'Union un objectif ambitieux : « En 1992, votre Union fêtera son 40e anniversaire et je souhaite que ce soit l'occasion d'une très grande manifestation et que vous puissiez annoncer que vous êtes la première société philatélique européenne ».